pour la pièce que j’ai créée à bordeaux en 1996 à la galerie fkpe, les cubes posés au sol, formes concrètes apparentées à des sièges, faisaient partie de l’installation sans être des œuvres, à la différence de l’ordinateur qui faisait, lui, totalement partie de la pièce. l’œuvre était avant tout ici la parole donnée par les visiteurs, captée par l’enregistrement dans la sculpture haut-parleur. ces paroles étaient diffusées dans la rue sans aucune modification, instantanément. les volumes-sièges étaient des formes simples, proches du cube sur lesquelles les visiteurs pouvaient s’asseoir. Le visiteur est souvent invité à observer, à réfléchir, à retrouver mais aussi convié à voir ou avoir un décalage ou une autre interprétation d’un phénomène, d’une action ou d’un fait. les spectateurs sont sans doute plus à même d’éprouver ce déplacement lorsqu’ils sont intrinsèques à l’œuvre et plus particulièrement lorsqu’ils font corps avec l’espace de celle-ci. les contours peuvent largement contribuer à cette expérience. faire des spectateurs des auxiliaires essentiels de l’œuvre développe leur regard et leur réception, sans aborder le fait qu’elle s’adresse ainsi à eux individuellement.
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